En ce qui concerne la localisation de jeux vidéo, on parle souvent de dialogues et d’autres éléments du jeu qui doivent être traduits d’une langue source vers une langue cible. Les menus, les manuels, les instructions et les capacités ne sont qu’un petit nombre de choses qu’un traducteur doit localiser dans un jeu vidéo. Mais leur travail ne s’arrête pas là : la culturalisation est la prochaine étape.
Qu’est-ce que la culturalisation ?
Lorsqu’un produit est traduit, il est important de garder à l’esprit que les langues font partie d’un système très complexe appelé « culture ». Cela comprend les traditions, les modes de pensée, les gestes, les interactions, la nourriture, la musique et bien plus encore. Il va de soi qu’un traducteur ne peut pas se contenter de traduire littéralement les textes du jeu, mais il doit adapter le contenu du jeu vidéo à l’audience de cette région linguistique. La culturalisation est le processus qui rapproche le produit de la culture de la langue cible, en transmettant les bons messages pour établir de nouvelles relations entre les cultures différentes.
Quelques exemples
En partant d’un film, les différences dans Zootopia sont assez célèbres. Ce film d’animation a été publié en 2016 et son présentateur change en fonction de la langue: il y a un élan au Canada, un tanuki au Japon, un koala en Australie, un panda en Chine, etc.
Il y a de nombreux exemples de jeux vidéo. Les protagonistes principaux japonais sont généralement des adolescents qui deviennent des jeunes adultes (18-21 ans) dans les versions occidentales. Un exemple notoire est NieR: Replicant, un jeu vidéo des années 2010, qui a été publié sous le nom de NieR: Gestalt aux États-Unis. Ce n’était pas seulement une question de noms : le protagoniste principal de NieR: Replicant est le frère de Yonah, l’un des principaux personnages et force motrice de l’intrigue, tandis que dans NieR: Gestalt, le protagoniste principal est son père.
Final Fantasy IV, publié pour le public japonais en 1991, a été simplifié pour adapter le jeu aux joueurs américains. La saga Pokémon a adapté les noms des créatures dans certaines régions comme l’Allemagne. Les noms des personnages changent également : par exemple, dans les derniers Pokémon Écarlate et Violet, les Élite 4 Rika et Hassel sont appelés Capsi et Oranzio en italien.
Les villes ont également leur nom modifié : dans Dragon Quest XI, Lonalulu est appelée Porto Trinacrio en italien. Il en va de même pour le déjà mentionné Pokémon : dans la version italienne, Pallet Town s’appelle Biancavilla comme une petite ville près de Catane.
Un processus complexe
Localiser un jeu n’est pas facile du tout. Vous avez besoin de compétences techniques et de connaissances linguistiques. Mais l’empathie est également nécessaire pour comprendre les relations et les limites de la culture. La force d’une traduction réside là : il revient au localisateur de se mettre à la place de son public et de comprendre les différences, afin de les transformer en points de contact.